Mes souvenirs d'Afrique - 18 mois en Côte d'Ivoire - 1967 - 1968


 

Village sénoufo, femmes pilant le mil dans un mortier et greniers à mil en terre

 

 

Village sénoufo - Séchage des épis de maïs


Après une année scolaire (1966-1967) effectuée à Givors (Rhône), année au cours de laquelle j'ai été titularisé avec l'obtention du Certificat d'Aptitude Pédagogique, j'ai été "appelé sous les drapeaux" pour effectuer mon service militaire d'une durée de 18 mois à cette époque. J'ai choisi d'effectuer ce service au titre de la Coopération et c'est ainsi que j'ai embarqué en Septembre 1967 à Marseille sur le paquebot Lyautey de la Compagnie Paquet. Nous étions près de 500 militaires coopérants sur ce vieux bateau, logés à 4 dans des cabines de 3ème classe ...


Liens rapides vers >>>

 

1 - Le voyage aller de Marseille à Abidjan en septembre 1967 (escales de Casablanca, Santa-Cruz-de-Ténérife, Dakar)

2 - Abidjan - septembre 1967

3 - Arrivée et installation à Korhogo - Septembre Octobre 1967

4 - Année scolaire 1967-1968 à l'école publique d'application de Korhogo-Koko en classe de CE2

5 - Fête de fin d'année scolaire - Juin 1968

6 - Trajet Korhogo - Daloa - Trajet Daloa - Man - Danané - Juillet  Août 1968

7 - Le pont de lianes de Lieupleu près de Danané (Visite et historique)

 

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Voyage aller de Marseille à Abidjan en septembre 1967 (escales de Casablanca, Santa-Cruz-de-Ténérife, Dakar)


 

 


 Septembre 1967, c'était le dernier voyage de ce paquebot qui avait été construit dans les chantiers de la Seyne sur mer. Le navire, lancé le 14 octobre 1950, avait été livré à la compagnie Paquet le 8 mars 1952. Au départ de Marseille, il desservait au départ l'Afrique du Nord et le Maroc. La ligne rapide reliait la France au Maroc en 39 heures. A partir de juin 1952, il relie le Sénégal en 97 h 30 à 22,80 nœuds de moyenne, mettant ainsi Dakar à moins de 100 heures de Marseille. Un record à l'époque. Le paquebot pouvait transporter jusqu'à 1 200 passagers répartis dans cinq catégories différentes.


   

Lyautey - Septembre 1967 -  La cabine 301 en 3ème classe avec 4 couchettes - Les coursives du Lyautey


    

Lyautey - Septembre 1967 -  Départ de Marseille 


            

Lyautey - Septembre 1967 - En pleine mer ....                                                                 Plus au sud, nous longeons les côtes espagnoles ...


 

Lyautey - Septembre 1967 - Je suis installé sur le pont dans un transat ...                    Sur le pont du Lyautey ...



Lyautey - Septembre 1967 - Pont arrière


  Pour le dernier voyage du Lyautey, l'itinéraire fut le suivant: Départ de Marseille - escale 1 à Casablanca (Maroc) - escale 2 à Santa-Cruz De Tenerife (Canaries) - escale 3 à Dakar (Sénégal) - Étape finale: Abidjan (Côte d'Ivoire). Pendant la traversée, nous, voyageurs de 3ème classe, n'avions, en principe, pas le droit d'accéder aux zones réservées aux voyageurs de 1ère et 2ème classes, par exemple, le salon-bar, mais en nous habillant avec une certaine classe, et en restant discrets, nous parvenions à nous infiltrer et même à nous faire servir des cocktails ... C'était "ma première croisière" et j'ai fortement apprécié les escales notamment, celles de Casablanca et de Dakar car nous avons eu une longue journée pour visiter ces villes. L'escale de Santa-Cruz-de-Ténérife aux Canaries a été moins appréciée car il a plu toute la journée ...


     

Trajet Marseille - Escale n°1: Casablanca                                             Palais royal à Casablanca en septembre 1967


  

Plage de Casablanca lors de l'escale de septembre 1967                                        25 ans plus tard, au même endroit, été 1992 ...


Escale n°2 - Santa-Cruz-de-Ténérife (Canaries)


     

Escale n°2 - Santa-Cruz-de-Ténérife (septembre 1967 - temps gris et pluvieux)                      Le port de Santa-Cruz-de-Ténérife (Canaries)  dans les années 2000


   

Escale n° 3 - DAKAR (Sénégal) - Nous contournons l'ilôt de Gorée de sinistre mémoire avant d'arriver au port de Dakar


 

Plage de Dakar - Septembre 1967


A Dakar, plus de la moitié des coopérants militaires descendirent du bateau pour être affectés sur des postes au Sénégal. En ce qui me concerne, le voyage se poursuivit jusqu'à Abidjan où nous fûmes débarqués. 


Abidjan - septembre 1967


   

 

Débarquement à Abidjan - Septembre 1967


 

Ville d'Abidjan dans les années 60-70


   

 

 

Pêche dans la lagune Ebrié près d'Abidjan dans les années 1960


Nous avons été hébergés provisoirement au Lycée de Cocody en "pension complète" pendant 15 jours environ, le temps que l'Administration nous répartisse en fonction de  nos affectations. Au bout de cette quinzaine de jours dont j'ai profité pour visiter Abidjan (qui était encore la capitale à cette époque), j'ai enfin reçu mon affectation pour une destination "en brousse" comme on disait à cette époque, et je fus nommé instituteur à l'école d'application de Korhogo-Koko, tout là-haut dans le nord, non loin des frontières du Mali et de l'ancienne Haute-Volta devenue depuis le Burkina-Fasso.


  

Séjour de 15 jours au Lycée de Cocody à Abidjan dans l'attente de nos affectations en Côte d'Ivoire ...


Arrivée à Korhogo (Nord de la Côte d'Ivoire)


 


Arrivée à Korhogo fin septembre 1967


  

En route pour Korhogo (tout droit, le "mont" Korhogo) - Arrivée à l'entrée de "la ville" en 1967


 Après un trajet Abidjan - Korhogo, sur un vol intérieur Air Ivoire sur un vieux DC3, nous nous retrouvâmes 3 collègues nommés dans la même école et nous fûmes logés provisoirement pendant près d'un mois dans l'unique hôtel "administratif" de la ville en attendant que l'Administration nous attribue une petite maison située au sud de la ville de Korhogo, que nous fûmes 4 à occuper. Le 4ème coopérant était professeur au collège de Korhogo. Nos cantines restées dans les cales du Lyautey n'arrivèrent d'ailleurs à Korhogo par camion que 2 mois après notre débarquement à Abidjan. 



Ci-dessus, mes collègues enseignants à l'école de Korhogo Koko dont j'ai fait la connaissance à mon arrivée à Korhogo, à gauche Jean NOIRET, originaire des Ardennes (près de Charleville-Mézières) et à droite Ignace MARTINEZ, d'origine espagnole, originaire de Mont-de-Marsan. Jean NOIRET enseignait en classe de CM2 et Ignace MARTINEZ en classe de CP. Ils ont occupé avec moi la maison mise à notre disposition par l'Administration ainsi qu'un quatrième coopérant, Daniel SAUNIER, originaire de la région lyonnaise comme moi,  enseignant lui au collège de Korhogo ... 


 

Notre "résidence" à Korhogo, petite maison basse au sud de la ville sur la route d'Abidjan (piste en terre à l'époque)

 Description: Séjour, local cuisine, 3 chambres dont une double climatisée, salle de bain, WC, terrain clos, garage, puits pour accès à l'eau car il n'y avait pas d'eau courante ...


 

Terrasse donnant sur un jardin sommaire - Pompe "Japy" pour faire monter l'eau des fûts sous le toit dans une citerne qui alimentait la douche et les toilettes ...


    

Chaque jour, il fallait remplir 2 fûts de 200 litres en puisant l'eau du puits et ensuite pomper à tour de rôle avec la pompe JAPY pour faire monter l'eau sous le toit où elle chauffait sous les tôles du toit. Ce jour-là, Ignace MARTINEZ descend au fond du puits récupérer un seau lâché par inadvertance et Jean NOIRET l'assure avec une corde pour qu'il puisse remonter. Des marches latérales avaient été creusées dans cette terre rouge d'Afrique, la latérite, afin de permettre au puisatier qui avait creusé le puits puis aux utilisateurs  de descendre ou remonter ... Nous désinfections l'eau en dissolvant dans chaque fût rempli des pastilles chlorées spécifiques afin de tuer amibes et bactéries ... Cette eau n'était pas propre à la consommation, il nous fallait utiliser des filtres en céramique spéciaux pour la filtrer goutte à goutte en remplissant des bouteilles que nous placions ensuite dans le réfrigérateur ...


       

Pour plus de sécurité, nous utilisions 4 filtres en céramique de marque ESSER. Nous en placions 2 dans une première cuve en plastique. L'eau filtrée s'écoulait lentement par le principe du siphon dans une seconde cuve placée au dessous. Deux autres filtres permettaient ensuite de recueillir l'eau purifiée directement dans des bouteilles...


 

Le local "cuisine" avec un équipement très sommaire et nos deux boys Seydou et Abdoulaye.


Nous (les 4 coopérants occupant la maison) avions embauchés les boys pour préparer les repas de midi, faire la lessive et le repassage ainsi que quelques courses à vélo. Les cours avaient lieu à l'école de 8h à 12h puis de 15h à 17h et donc nous rentrions à midi prendre nos repas à la maison car il n'y avait pas de cantine organisée à l'époque. La pause entre midi et 15h se faisait pendant les heures les plus chaudes de la journée. Les 4 heures du matin étaient essentiellement consacrées à l'enseignement de la langue française et aux mathématiques. Les autres disciplines étaient enseignées l'après-midi de 15h à 17H avec la pratique des activités sportives, du jardinage ...


Pour nous déplacer de la maison à l'école, nous achetâmes à trois une vieille Renault 4L d'occasion au garagiste Libanais du coin. Cette voiture faillit nous coûter la vie, la direction ayant lâché un jour sur une piste de latérite en "tôle ondulée", la voiture dévala en bas d'un talus de 2m de hauteur et après plusieurs tonneaux, nous fûmes éjectés dans un terrain heureusement marécageux qui avait amorti le choc. Les ceintures de sécurité n'existant pas à l'époque, nous nous retrouvâmes sonnés, fortement commotionnés et en pleine brousse, loin de toute civilisation. Finalement, une camionnette agricole nous ramena à Korhogo en mauvais état. Nous terminâmes l'année scolaire en prenant des taxis locaux pour effectuer les trajets. 


 

Notre achat collectif à 3:  une occasion unique à Korhogo, une Renault 4L  (moteur excellent mais direction défaillante ...)



Le quatrième coopérant, Daniel SAUNIER, s'acheta une motocyclette pour aller à son collège. Plus tard, il acheta une vieille SIMCA Aronde d'occasion que l'on aperçoit ci-dessus sur la gauche, mais hélas pour lui, ce véhicule ne roula jamais plus que quelques centaines de mètres ... et il dut continuer à utiliser sa "Mobylette" ...


  

Bien plus tard, en avril ou mai 1968, par un jour funeste où nous profitions d'un week-end pour nous diriger au Nord-Ouest en direction du Mali proche, la direction a lâché ...


Mon collègue Ignace MARTINEZ hébété devant ce qui reste de notre Renault 4L


 


Deux collègues enseignants, coopérants militaires comme nous, étaient conseillers pédagogiques itinérants dans le département de Korhogo, ils avaient donc la chance de bénéficier d'un véhicule de fonction à savoir une fourgonnette Citroën avec un moteur de 3 CV. Ayant récupéré la banquette arrière de feue notre Renault 4L, nous nous installions à l'arrière et avons terminé l'année en effectuant quelques excursions avec ce moyen de locomotion. Ce jour-là, nous partons en direction d'un petit village sénoufo typique de la région de Korhogo, légèrement au sud, réputé pour la qualité des Batiks ("Toiles de Korhogo") qui y sont produits par les artisans du village.

 

Ce véhicule était, en principe, réservé aux déplacements professionnels, mais les deux filous débranchaient le câble du compteur kilométrique lors de ces escapades à caractère privé. Ils emmenaient certains week-ends l'Inspecteur lui-même à la chasse aux perdreaux car c'était sa passion. J'ai été témoin un jour de cet évènement: la chasse aux perdreaux par Monsieur l'Inspecteur depuis la place avant droite de la voiture roulant à travers une lande où détalaient les malheureux perdreaux qui allaient finir leurs jours dans nos assiettes ...  Images "pagnolesques" en Afrique ...


 

Un weekend de 1968, nous décidons d’aller acheter des toiles de Korhogo dans le petit village de Fakaha, situé au sud-est de la ville.

 

Une image contenant carte

Description générée automatiquement

 

 

 

Installés à l'arrière de la fourgonnette 3 CV, nous observons la poussière de latérite soulevée sur la piste par le passage de la voiture, ceci bien sûr en saison sèche ...


Les villages sénoufo typiques de la région de Korhogo sont composés de greniers à céréales cylindriques en terre, surélevés à l'aide de grosses pierres pour créer un vide sanitaire  et de grosses cases d'habitation rondes également en terre ...

Nous arrivons au village de Fakaha situé au sud est de Korhogo


 

Nous cherchons notre chemin parmi les cases et les greniers du village de Fakaha, quelques gros manguiers apportent un peu d'ombre ...



 

Nous négocions l'achat de ces fameuses "toiles de Korhogo" dans le village de Fakaha...  puis retour à la fourgonnette garée sous un manguier ...


     

"Toiles de Korhogo" typiques de la région du Nord appelées parfois « Batiks »

 

Une image contenant texte

Description générée automatiquement

 

51 ans plus tard : Habitant de Fakaha en 2019

 

 


En fin d'année scolaire, mes deux collègues Ignace MARTINEZ et Jean NOIRET achetèrent une 2 CV Citroën à des coopérants qui rentraient en France, voiture avec laquelle j'effectuerais par la suite un grand périple à travers le pays.


  

Excellente voiture pour l'Afrique à l'époque, la 2 CV Citroën !!!


  J'ai, par ailleurs, effectué un aller-retour à Abidjan pendant des vacances scolaires, pour effectuer des formalités administratives. Le trajet Korhogo-Abidjan a duré une longue journée en taxi-brousse bondé, parti à l'aube, à 5h du matin de Korhogo, avec une musique d'ambiance à fond, pas toujours appréciée par certains passagers. A midi, nous n'étions qu'à Bouaké mais à cette époque, entre Korhogo et Bouaké, la route n'était en fait qu'une piste en terre rouge, la latérite. A Bouaké, c'était le retour à "la civilisation" , le taxi recouvert par une couche d'argile rouge était lavé au jet et après une pause casse-croûte nous repartions vers le sud sur une belle route goudronnée jusqu'à Abidjan. La vitesse de croisière a fortement augmenté et nous a permis d'arriver à Abidjan à la tombée de la nuit ... 



"Taxi-brousse" dans la région de Korhogo en Côte d'Ivoire ...  Les utilitaires Renault lourdement chargés étaient assez lents car il fallait souvent décharger les bagages du toit à chaque arrêt, les Peugeot break 404 ou 504 étaient très nombreux dans les années 60-70 et surtout plus rapides. 


A bord d'un taxi-brousse circulant sur une piste en terre (Drapeaux du Burkina-Fasso et de Côte d'Ivoire sur le pare-brise).


 Pour le retour, j'ai pris l'unique ligne de chemin de fer existante à l'époque entre Abidjan et Ferkéssédougou (gare la plus proche de Korhogo) et le trajet dura une longue journée avec de multiples arrêts interminables dans l'attente du train circulant en sens inverse car la voie unique obligeait les convois à se croiser dans les gares. Des marchandes de fruits nous attendaient dans les gares. A Ferkéssédougou, il a fallu attendre très longtemps pour trouver un taxi pour Korhogo... Cet aller-retour m'a permis d'effectuer une reconnaissance du trajet entre Korhogo et Yamoussoukro, qui me servira lors de mon départ en 2 CV en juillet 1968 pour Daloa.


         

Ligne de chemin de fer à voie unique entre Abidjan (Côte d'Ivoire) et Ouagadougou (Burkina Fasso)


Un projet de boucle ferroviaire (ligne en pointillés) financé par le groupe Bolloré  raccordera cette ligne existante à Niamey (Niger) puis Cotonou (Bénin)


 

Vendeuses de fruits dans les gares, dans l'attente, parfois très longue,  de croiser le train qui roule en sens inverse ...


                                 République de Côte d'Ivoire                                       

La région du NORD était à l'époque subdivisée en 4 départements : Korhogo (dont le chef-lieu est la ville de Korhogo), Ferké, Boundiali et Tengréla. Le département de Korhogo regroupe les communes de Dikodougou, Guiembé, Karakoro, Koumborodougou, Korhogo(dougou), M'Bengué, Napié, Niofon, Sinématiali, Sirasso et Tioroniaradougou. Notons que le suffixe "dougou" signifie ville ou village, on le retrouve au pays voisin, le Burkina Fasso (ex Haute-Volta) avec par exemple Ouagadougou ...  La population korhogolaise est composée en majorité de Sénoufo qui pratiquent une philosophie multiséculaire "Le Poro". Cette capitale du Nord offre une image pittoresque aux visiteurs, à l'image du bois sacré au cœur de la ville. Réputée pour la richesse de son artisanat (statuettes et masques Sénoufo), Picasso lui-même y a séjourné pour mieux s'inspirer de la géométrie des masques d'Afrique Noire. Les célèbres "toiles de Korhogo" ou Batiks sont également très recherchées dans les villages alentour, il s'agit de toiles constituées de fines bandes de lin cousues entre elles et teintées avec des colorants locaux naturels.

La population locale pratique les cultures vivrières (ignames, manioc, gombos, haricots verts, tomates, salades, piments, etc...), la culture du coton, de la canne à sucre, les manguiers sont courants et lourdement chargés de fruits, des variétés de mangues greffées sont cultivées . Il y a une fête annuelle des ignames lors de la récolte de ces racines. Le plat couramment préparé est le "foutou" d'igname, sorte de purée épaisse et assez élastique ...  La végétation de la région est une savane arborée. Le grand fleuve local est le Bandama (blanc) qui rejoindra le Bandama (rouge) plus au sud au niveau de Bouaflé pour former le grand Bandama qui poursuit sa route jusqu'au golfe de Guinée près de Grand Lahou... Voir carte ci-dessous.



   

 



Une année scolaire à  L' ÉCOLE PUBLIQUE MIXTE D'APPLICATION  DE KOKO - CE2 - 1967-1968


L'école de Koko à Korhogo était en 1967-1968 une école d'application pour la formation des stagiaires du C.A.F.O.P. situé à proximité. Ces stagiaires effectuaient des stages en situation dans les classes pendant des périodes de 3 semaines à tour de rôle et étaient inspectés par un Inspecteur Départemental de l'Education Nationale. J'avais cette année-là une classe mixte de CE2 de 50 élèves:


      

En route pour le quartier de Koko - Nous garons notre Renault 4L à l'ombre sous l'acacia ...


La cloche de fin de récréation est une jante de roue de camion accrochée dans cet arbre. A notre signal, un(e) élève la frappe avec une grosse pierre ... Le bâtiment mis à notre disposition était une sorte de hangar avec toit en tôle, formé de trois salles de classe. Nous étions trois coopérants français affectés dans ces classes: Mes collègues Jean NOIRET au CM2, Ignace MARTINEZ au CP et moi-même en classe de CE2 avec 50 élèves. Le directeur d'école de l'époque, Monsieur Tidiane KONATÉ avait cru bon de nous séparer des autres classes tenues par des instituteurs africains (ivoiriens, dahoméens et togolais) situées dans un autre bâtiment relativement éloigné et situé bien au delà du terrain de football qui nous séparait ...  Par contre, notre bâtiment était relativement proche du C.A.F.O.P où étaient formés les futurs enseignants qui viendront à tour de rôle dans nos classes en tant que stagiaires ...


   

Élèves dans la cour de récréation puis en rang par trois avant l'entrée en classe ...


Cour de récréation sans barrière, ni portail, ni limite, sinon la savane et la végétation ...  Garçons et filles sont tenus de porter une tenue réglementaire à l'école: ensemble short + chemisette en coton beige pour les garçons, robe bleue pour les filles... Les chaussures ou sandales étaient un luxe à cette époque et beaucoup d'élèves venaient pieds-nus à l'école... souvent pour économiser leurs chaussures ou sandales ...


   

Élèves en salle de classe


Le jour de la rentrée scolaire, le tableau "noir" de nos salles de classe était un simple panneau de contreplaqué vissé au mur...  Les quelques bureaux existants se sont effondrés dès que des élèves s'y sont installés, ils étaient dévorés par des termites. Il nous fallut attendre près de 2 semaines pour disposer de 25 doubles bureaux (J'avais 50 élèves). Nous avons dû acheter nous-mêmes de l'ardoisine et peindre nos tableaux pour pouvoir vraiment les utiliser et écrire dessus à la craie ...  De  la même façon les manuels scolaires ont été mis à notre disposition avec un certain retard ...


      

     Terrain de sports (en saison humide puis en saison sèche) - André, le gardien de buts de ma classe


Le terrain de football a été gagné sur la savane avec l'aide de tous les élèves de l'école qui ont apporté un jour à notre demande des houes, sortes de petites pioches pour défricher, des pelles pour aplanir. Le piétinement a eu ensuite raison de l'herbe. Nous avons construit des cages dans les règles de l'art avec des poutres en bois carré.

 (Dans les années 60, les poteaux de cages de football n'étaient pas encore ronds...)


      


Jardinage scolaire les après-midi: nous avons défriché un  coin de savane avec l'ensemble des élèves de 3 classes qui ont apporté de petits outils puis nous avons créé des plates-bandes, créé une clôture de protection, procédé aux semis grâce à l'aide de Hollandais de l'U.N.I.C.E.F. qui fournissaient graines, arrosoirs, bêches, râteaux, etc...


 

Inspection des travaux avec mon collègue Jean NOIRET, originaire des Ardennes et hélas disparu trop tôt


 

Ce jour-là, j'ai décidé d'emmener ma classe de CE2 en sortie-découverte du "Mont Korhogo", sorte de colline rocheuse dominant la plaine de Korhogo et très proche du bâtiment où se trouvaient nos classes. Les filles étaient très réticentes car elles n'étaient jamais montées en ce lieu en raison de vieilles superstitions locales tenaces. Avec mes stagiaires pour compléter l'encadrement, nous entamons l'ascension de cette colline, les garçons en tête et les filles qui traînent loin derrière ...


 

Arrivés au sommet, nous pouvons admirer le paysage de la plaine de Korhogo avec d'autres collines semblables au loin


 

Finalement, les filles nous rejoignent et semblent avoir rapidement perdu toute appréhension en ce lieu ...


 

Après leur avoir indiqué ce que signifiait un point culminant, certains veulent "culminer" plus haut que leurs camarades ...



Fête de fin d'année scolaire


 

C'est bientôt la fin de l'année scolaire et ce jour-là, tous les bureaux des classes de l'école ont été disposés autour du terrain de l'école principale de Koko car c'est la fête de fin d'année. On aperçoit très bien le Mont Korhogo en arrière-plan. Le mât situé au milieu du cercle blanc porte le drapeau de la République de Côte d'Ivoire et tous les samedis matins, nous devions amener nos élèves en rangs afin qu'ils apprennent et chantent avec ceux des autres classes de l'école, l'hymne national: "l'Abidjanaise" au lever du drapeau hebdomadaire ...


 

C'est au tour de mes propres élèves qui interprètent une danse du Tyrol ...  Les parents d'élèves sont disposés tout autour du terrain sur (ou derrière) les bureaux alignés ...


 

Sketche "La prière gâchée" - Des filles bruyantes empêchent 3 garçons jouant des religieux pieux en train de tenter de faire leur prière


Chant interprété par mes élèves de CE2 que j'accompagne à la guitare aidé de mon collègue et ami Jean NOIRET, excellent guitariste ...


 

Danses du Nigéria par les élèves des grandes classes de nos collègues africains ...


Tidiane KONATÉ, directeur de l'école de l'époque, en costume cravate,  traverse le terrain ...


 

Le spectacle se termine par des "landies", marches gymniques organisées par mon collègue Jean NOIRET et ses élèves de CM2


 

Les évolutions gymniques se terminent par une marche finale au pas cadencé devant le directeur et les autorités présentes ...


L'année scolaire 1967-1978 est terminée. Je quitte à regret mes élèves. Je devais rester à Korhogo, pour accomplir des tâches administratives à l'Inspection Départementale  pendant les vacances d'été mais au bout de quinze jours, je reçois une mutation dans le sud-ouest à l'Inspection Académique de Daloa et je dois déménager. Mes collègues de Korhogo sont tous rentrés en permission en France pendant l'été car ils ont choisi d'effectuer une seconde année scolaire ici et de passer du statut de coopérant militaire à coopérant civil, chose courante à cette époque. Les coopérants civils étaient naturellement payés très correctement par rapport au faible traitement que l'on touchait en tant que coopérant militaire. Personnellement, j'avais choisi d'effectuer simplement mes 18 mois de service militaire, soit une année scolaire plus 6 mois de travail administratif dans différentes administrations. C'est ce qui explique ma présence en Côte d'Ivoire pendant l'été 1968.


Période de juillet à novembre 1968:  Inspection Départementale de Korhogo - Inspection Académique de Daloa



La 2CV Citroën appartenant à mes collègues  Ignace MARTINEZ et Jean NOIRET (rentrés en France) garée devant l'Inspection Départementale de l'Enseignement de Korhogo, bureaux où j'ai travaillé pendant une quinzaine de jours début juillet 1968, pour assurer "l'intérim" de l'Inspecteur rentré en France pour les vacances scolaires. Le travail consistait à ouvrir et trier le courrier, effectuer des copies certifiées conformes de documents officiels à la demande, classer les archives. J'étais accompagné dans cette tâche par une secrétaire-dactylo du bureau qui tapait les documents à la machine.


Au départ, j'étais censé rester à Korhogo en l'absence de mes collègues Ignace MARTINEZ et Jean NOIRET, afin de garder la maison, leurs effets personnels et leur nouvelle voiture, la fameuse 2 CV Citroën qu'il avaient achetée à un coopérant rentrant définitivement en France. Les cambriolages en notre absence étaient fréquents et nous en fûmes victimes à 3 reprises pendant l'année scolaire.

Devant déménager à Daloa, j'ai confié la garde de la maison à notre boy Seydou, un homme intégre (*) et méticuleux qui avait des méthodes personnelles pour éloigner les cambrioleurs, il accrochait des gri-gris de son invention sur le portail et apparemment, les résultats furent à la hauteur car aucune intrusion ne fut signalée en notre absence. Le seul problème fut qu'il laissa toutes les lampes de la maison allumées pendant les nuits, ce qui fit que lors de mon retour en septembre (Je devais ramener la 2 CV à ses propriétaires de retour de France) pratiquement toutes les ampoules étaient grillées ...                           (*) C'était un Mossi, ethnie fréquente au Nord de la Côte d'Ivoire et surtout au Burkina Fasso voisin: "pays des hommes intègres" .




Ma nouvelle affectation à Daloa m'entraîna à partir avec la 2 CV Citroën dont j'avais la garde. Ce véhicule se révéla bien mieux adapté aux pistes ivoiriennes que feue notre ancienne Renault 4L et j'ai parcouru un immense circuit à travers la Côte d'Ivoire avec cette précieuse voiture. J'ai donc chargé cantine, valises, et tous mes achats effectués à Korhogo (Masques et statuettes Sénoufo, balafon, tamtam, kora et autres instruments de musique locaux, toiles de Korhogo, etc ...). La voiture était donc bien chargée. Et je suis parti de bon matin sur la route d'Abidjan (en fait une piste en terre de Korhogo à Bouaké en 1968) en direction du sud et de Bouaké ...


    

Traversée du Bandama Blanc sur la route de Bouaké au sud de Korhogo (Voir carte ci-dessous)


 

Tel le Nil, le fleuve Bandama est formé par la confluence du Bandama Blanc et du Bandama Rouge qui est située non loin de la capitale actuelle Yamoussoukro



Après la ville de Bouaké, "retour à la civilisation", la route est asphaltée jusqu'à Yamoussoukro


De Yamoussoukro (future capitale de la Côte d'Ivoire en 1968 et actuelle capitale administrative) à Daloa, retour à la piste en terre ...



Nous sommes mi juillet, c'est la saison humide en Côte d'Ivoire: relatif beau temps le matin, ça se couvre vers midi et des orages diluviens éclatent dans l'après-midi, inondant les pistes en latérite rouge. De plus les camions grumiers transportant d'énormes troncs de bois exotique, défoncent littéralement ces pistes en les transformant en bourbiers monstrueux. (Voir photo suivante)



Transport de grumes de bois exotique en saison sèche ... Imaginez le résultat en saison humide sachant que dans les années 60, la forêt ivoirienne a subi une exploitation terrifiante de ses ressources naturelles et des convois interminables de "grumiers" défonçaient en permanence les pistes ...  Parfois la grume était si grosse qu'il fallait un camion pour elle seule ...



 


Après des kilomètres interminables sur des pistes boueuses, je retrouve avec plaisir une route goudronnée à l'entrée de Daloa, ville  du sud-ouest plus importante que Korhogo à cette époque ...


   


Dès mon arrivée à l'Inspection Académique de Daloa, un logement de fonction m'est attribué dans l'enceinte du collège de Daloa


    

Mon logement à Daloa:  Séjour et coin cuisine/toilettes séparés par une cour comme aux Antilles



Mon "poste de travail" à l'Inspection Académique de Daloa où je vais travailler de mi-juillet à fin novembre 1968


Lorsque je suis arrivé à l'Inspection Académique de Daloa, l'Inspecteur d'Académie, un certain Monsieur LAMBERT, était naturellement en vacances en France ainsi que son épouse qui était la secrétaire principale de cette administration. Un adjoint ivoirien m'a chargé dès mon arrivée, tâche ingrate, de classer des montagnes d'archives. A la rentrée scolaire, Madame LAMBERT, la secrétaire m'a fort heureusement extrait des archives pour me confier des tâches de secrétariat. C'est elle qui m'a notamment appris à taper correctement à la machine à écrire dans les règles de la dactylographie en vigueur et cela m'a été très utile pour la suite de ma carrière. Je lui dois mon aisance actuelle sur les claviers d'ordinateur par exemple... En septembre, un collègue coopérant comme moi, à son retour de France est venu partager mon logement de fonction (où il avait d'ailleurs laissé l'essentiel de ses bagages pendant son absence) et mes fonctions de secrétariat. Souvent Madame LAMBERT, cruciverbiste passionnée, nous chargeait, en plus de notre travail de secrétariat de trouver les solutions qui bloquaient sa grille de mots croisés en cours, ce qui nous amusait plutôt et donnait à notre travail une touche ludique non négligeable ...  Pendant mon séjour dans cette région, j'ai profité des week-ends et de la 2 CV pour visiter les environs, notamment la région de Man et de Danané. Ayant fait la connaissance de coopérants québécois travaillant dans un collège privé avec lesquels j'ai sympathisé, je suis parti avec deux d'entre eux pour visiter le fameux pont de lianes de Lieupleu ...


Excursion dans la région de Man et Danané - Visite du pont de lianes de Lieupleu - Visite du Mont Tonkoui et de la cascade d'Ypou


 

Je reprends la route (ou plutôt la piste) en direction de la ville de MAN, je traverse le fleuve Sassandra entre Daloa et Man ...



La Sassandra, fleuve majestueux et encore sauvage en 1968, entre Daloa et Man


 

J'arrive en vue de la ville de Man, dans une région très montagneuse ...


Après Man, je prends la route de Danané où mes compagnons de voyage et moi-même, passons la nuit dans une sorte d'auberge de jeunesse où je retrouve par hasard, une fille hollandaise travaillant à l'UNICEF et qui nous avait aidés à créer un jardin scolaire à Korhogo en nous fournissant outils de jardin, graines et semences diverses ainsi que de précieux conseils ...



Extrait de la carte Michelin de Côte d'Ivoire avec mon itinéraire depuis Man jusqu'au fameux pont de lianes de Lieupleu ...


On aperçoit sur la carte ci-dessus, près de la ville de Man, le Mont Tonkoui ( en Yacouba: "grande montagne") qui culmine à 1189 mètres ainsi que la cascade d'Ypou que nous visiterons lors de notre retour à Daloa...



Sur la piste qui mène depuis Danané au village de Lieupleu ...


Nous sommes en août 1968, j'arrive au village de Lieupleu, un comité d'accueil semble nous attendre ...   L'enfant situé à droite sera notre futur guide ...



Rapidement, les adultes s'approchent, dont un homme armé d'un fusil ... Nous négocions la garde de notre véhicule et d'un guide pour nous conduire au fameux pont de lianes ...


Il est à noter que cette région, habitée essentiellement par des ivoiriens de l'ethnie Yacouba sera très affectée par les massacres dits de Duékoué qui auront lieu du 27 au 29 mars 2011, dans le cadre de la crise ivoirienne post-électorale entre l'ancien président Laurent GBAGBO et le nouveau Alassane OUATTARA ... Il y a eu dans cette ville entre 152 et 1000 morts et disparus civils selon les différentes estimations ... C'est essentiellement pour cette raison que les villageois de Lieupleu seront amenés quelque temps plus tard à couper le fameux pont de lianes pour dissuader d'éventuels agresseurs de venir chez eux. 


   

Le chemin d'accès au pont de lianes est d'abord un petit sentier puis très vite va se transformer en parcours d'obstacles ...


Mes compagnons et moi-même traversons sur des troncs glissants, une liane sert de main courante ...


Enfin, nous arrivons en vue du pont de lianes ...



Il est vraiment magnifique, c'est un trésor de l'artisanat Yacouba qui détiennent le secret de fabrication de ces ouvrages d'art depuis toujours ...



Je traverse à mon tour ce fameux pont de lianes dont j'entendais beaucoup parler depuis mon arrivée à Daloa


Notre guide traverse à son tour, très à l'aise sur ce pont construit par ses ancêtres


 

Un chien se lance à son tour sur le pont pour traverser le fleuve Cavally ...


Mais hélas pour lui, il ne va pas échapper à une bonne baignade ...


En savoir plus sur ce pont de lianes ...


Sur le chemin du retour à Daloa, nous montons sur le Mont Tonkoui (Voir extrait carte plus haut)  près de Man. Ce mont culmine à 1189 m d'altitude. En langage Yacouba, "tonkoui" signifie tout simplement "grande montagne". Un émetteur de la Radio télévision Ivoirienne tout neuf venait d'être installé en 1968. En redescendant du mont, nous visitons la cascade d'Ypou avant de rentrer à Daloa.



Panorama depuis la station de télévision du Mont Tonkoui


   



Cascade d'Ypou sur les pentes du Mont Tonkoui près de la ville de Man



Après cette dernière visite, nous rentrons à Daloa. Ce sera une de mes dernières excursions en Côte d'Ivoire...


Je termine ensuite mon temps de service militaire dans les bureaux de l'Inspection Académique de Daloa. En septembre 1968, je retourne une dernière fois à Korhogo pour rendre la 2 CV à ses propriétaires et leur faire mes adieux. 


 (Au cours de l'été 1969, j'ai rendu visite à Ignace MARTINEZ à Mont de Marsan et sa mère nous a servi un plat typiquement espagnol de "calamares en su tinta" ... et un peu plus tard, ce même été,  je suis monté voir Jean NOIRET dans les Ardennes à Juniville. J'ai  eu de leurs nouvelles par la suite par l'intermédiaire d'autres coopérants partis à Korhogo. Mais mon ami Jean NOIRET, mon professeur de guitare, musicien génial, originaire des Ardennes, a hélas déjà quitté ce monde depuis longtemps à l'heure où je rédige ces lignes ...)


En pleine saison humide, je choisis un itinéraire plus court mais hélas beaucoup plus bourbeux en passant par Bouaflé, Zuénoula et Mankono. Heureusement pour moi, je prenais régulièrement des gars en stop. M'étant embourbé dans une montée faite de monceaux de boue rouge, je n'ai pu m'en sortir que parce que l'auto-stoppeur qui était avec moi est allé chercher de l'aide dans un village. Une dizaine de gars musclés ont littéralement porté la 2CV en haut de la côte et nous avons pu continuer en direction de Korhogo. Depuis ce jour, j'appelle cette épopée "mon rallye du Bandama".

Arrivé à Korhogo quelques jours avant Ignace MARTINEZ et Jean NOIRET, j'ai pu aller les chercher à leur descente du DC3 d'Air Ivoire, je suis resté quelques jours avec eux à Korhogo puis j'ai regagné Daloa, cette fois-ci directement en avion et toujours sur un bon vieux DC3 ...


 Je rentre en France fin novembre 1968, par vol Air-Afrique sur DC8 UTA : Abidjan - Niamey - Lyon - Bron. Au cours du mois de décembre 1968, toujours militaire mais en permission libérable, je subirai une visite médicale de "libération" et je retrouverai la "vie civile" en janvier 1969. Je serai nommé instituteur à l'école publique de Grange-Bruyère à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône). Mes bagages "lourds", c'est à dire ma cantine métallique et une énorme caisse en bois tropical contenant mes achats (masques et statuettes Sénoufo de Korhogo, Batiks de Korhogo, bustes et statues en ébène massif et ivoires de la région de Daloa, etc ...) ne me parviendront que 2 mois après mon retour ...




Et voilà comment se termine mon aventure en Côte d'Ivoire ...


 

   

        


C'était mon "Out of Africa" - 1967 - 1968


Retours rapides vers >>>

 

1 - Le voyage aller de Marseille à Abidjan en septembre 1967 (escales de Casablanca, Santa-Cruz-de-Ténérife, Dakar)

2 - Abidjan - septembre 1967

3 - Arrivée et installation à Korhogo - Septembre Octobre 1967

4 - Année scolaire 1967-1968 à l'école publique d'application de Korhogo-Koko en classe de CE2

5 - Fête de fin d'année scolaire - Juin 1968

6 - Trajet Korhogo - Daloa - Trajet Daloa - Man - Danané - Juillet  Août 1968

7 - Le pont de lianes de Lieupleu près de Danané (Visite et historique)

 

>>>  En savoir plus sur le pont de lianes de Lieupleu

 

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